Le guignol et le rusé
Un guignol, dans une haute futaie,
Cramponnait a deux pattes une baie.
Un Masqué, à l’odeur, récéptif
S’adressa en ces termes au naïf
« Hé ! bonjour, messire l’écureuil
Tu sembles, être bien fort, avoir bon pied, bon œil !
Sans mentir, si ta
dextérité
S’accorde à ce corps si parfaits,
Tu es, assurement, le
roi des ecureuils. »
A ces mots, le guignol sent grandir son orgueuil ;
Et pour se pavaner,
Fait une galipette, laisse le fruit tomber.
Le Masqué s’en saisit, et dit : « Mon petit
vieux,
Apprends que tout flatteur
Vit aux dépens du benêt qui l’écoute :
Cette leçon vaut bien une baie, sans doute. »
Le guignol, maussade et humilié,
Comprit que les plus forts, sont dans la Team Masquée.