Tout semblait paisible en notre beau pays de Nutsy. Les
mesquins dormaient tranquillement, et même l’enfant terrible avait pris
l’incroyable résolution d’une accalmie....
Quand soudain furent jetés dans nos nids d’effroyables bestioles ! Par attrait de l’inconnu et par soucis de tester à des fins scientifiques cette distribution divine, chacun s’employa à mesquiner son voisin, en pure amitié. Mais les effets furent terrifiants : Des incantations retentirent d’un bout à l’autre du pays, les termites s’entre-dévorèrent, des pierres précieuses furent dérobées, les réserves d’eau se vidèrent en un clin d’œil, et des lettres anonymes répandirent de fausses accusations. Chacun se hâta de rentrer chez lui en tentant de fermer à double tour la porte mesquine. Peine perdue ! Les Dieux, dans leur folie, en avaient décidé autrement : Mesquiner une seule ridicule petite fois oblige désormais à un purgatoire d’un mois avant d’accéder de nouveau au paradis nutsien des bisounours.
Comment les Dieux de Nutsy ont-ils pu répandre un tel désordre, une telle insécurité ? Auraient-ils fait alliance avec des esprits maléfiques ? Seraient-ils la cible d’une poupée vaudou tombée malencontreusement dans des mains quelque peu joueuses ? Ou sont-ils simplement devenus fous jusqu’à tout cassé ?
Il semblerait que nous soyons actuellement dans l’œil du cyclone : Les cabanes à mesquineries sont bloquées et l’activité mesquine est réduit à néant. N’est-ce qu’un sursis avant la tempête, ou les Dieux, dans un éclair de lucidité, auraient pris la résolution de nous accorder des visages souriants pour passer les fêtes ?
Tout n’est pas perdu peut être !
Arf ! Quel est ce cri horrible dans ce paysage souriant ? surement un animal blessé ou une plante à qui l’ont fait subir des expériences génétiques.
Les dieux sont en colère. Ils se rejettent la faute les uns sur les autres. Jusqu’à présent, j’étais convaincu qu’un ouragan ne pouvait être que Bridgessien, mais je dois me rendre à l’évidence qu’il peut porter d’autre nom.