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En vers ou en Rimes

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Fidelma

Titre :
Aventurier(e)
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Âge :
12 an, 5 mois, 24 jours
posté par Fidelma
le vendredi 01 février 2013, 18h53
C'est vraiment poétique mais le pauvre poète est mort très jeune !
Ferrat était un ami de ma mère ! Avec ses amis elle fréquentait beaucoup les boîtes de jazz, les cabarets etc ... A l'époque il n'était pas connu et comme souvent il crevait de faim elle l'emmenait chez mes grands parents maternels qui avaient une boulangerie-pâtisserie à Montparnasse. Doudou, mon grand-père chéri fermait le lundi et donc le dimanche tous les copains de ma mère squattaient la boutique pour finir les gâteaux lol ! C'était dans les années soixante et je n'existais que tout juste ^_^

Nation

Titre :
Maître des cîmes
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Âge :
17 an, 3 mois, 13 jours
posté par Nation
le samedi 02 février 2013, 06h33
Wouah  je suis impressionnée... j'ai toujours aimé ce qu'il faisait...  Tu sais , à mon dernier anniversaire mes amis (qui connaissent mon penchant) mon tous offert (sur FB) une vidéo (you tube ou Daily motion ) d'une de ses chansons... 

Fidelma

Titre :
Aventurier(e)
Pas encore installé
Âge :
12 an, 5 mois, 24 jours
posté par Fidelma
le mardi 05 février 2013, 01h12
Oh si tu l'aimes vraiment je peux t'en envoyer si tu veux (cd ou dvd ), j'ai aussi tous les 33 T mais inutile de te dire que je les garde précieusement surtout qu'ils sont dédicacés !
Sinon j'aime aussi beaucoup Jacques Prévert, entre autres poèmes j'ai choisi celui-ci :

CET AMOUR

Cet amour
Si violent
Si fragile
Si tendre
Si désespéré
Cet amour
Beau comme le jour
Et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais
Cet amour si vrai
Cet amour si beau
Si heureux
Si joyeux
Et si dérisoire
Tremblant de peur comme un enfant dans le noir
Et si sûr de lui
Comme un homme tranquille au millieu de la nuit
Cet amour qu faisait peur aux autres
Qui les faisait parler
Qui les faisait blêmir
Cet amour guetté
Parce que nous le guettions
Traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Parce que nous l’avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Cet amour tout entier
Si vivant encore
Et tout ensoleillé
C’est le tien
C’est le mien
Celui qui a été
Cette chose toujours nouvelle
Et qui n’a pas changé
Aussi vrai qu’une plante
Aussi tremblante qu’un oiseau
Aussi chaude aussi vivante que l’été
Nous pouvons tous les deux
Aller et revenir
Nous pouvons oublier
Et puis nous rendormir
Nous réveiller souffrir vieillir
Nous endormir encore
Rêver à la mort,
Nous éveiller sourire et rire
Et rajeunir
Notre amour reste là
Têtu comme une bourrique
Vivant comme le désir
Cruel comme la mémoire
Bête comme les regrets
Tendre comme le souvenir
Froid comme le marbre
Beau comme le jour
Fragile comme un enfant
Il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien dire
Et moi je l’écoute en tremblant
Et je crie
Je crie pour toi
Je crie pour moi
Je te supplie
Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s’aiment
Et qui se sont aimés
Oui je lui crie
Pour toi pour moi et pour tous les autres
Que je ne connais pas
Reste là
Lá où tu es
Lá où tu étais autrefois
Reste là
Ne bouge pas
Ne t’en va pas
Nous qui sommes aimés
Nous t’avons oublié
Toi ne nous oublie pas
Nous n’avions que toi sur la terre
Ne nous laisse pas devenir froids
Beaucoup plus loin toujours
Et n’importe où
Donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin d’un bois
Dans la forêt de la mémoire
Surgis soudain
Tends-nous la main
Et sauve-nous


Nation

Titre :
Maître des cîmes
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17 an, 3 mois, 13 jours
posté par Nation
le mercredi 06 février 2013, 23h20
J'aime vraiment l'oeuvre de Ferrat, je me demandais même si j'aurai la chance d'en trouver facilement des ses cd. Quand je sors avec mon ipod, j'écoute en boule les fichier Ferrat... je n'ai pas trouvé beaucoup de chose sur le net que je pouvais téléchager honnêtement. Prévert, est, malheureeusement pas très connu au Québec. Si je le connais c'est parce que j'ai fait des études en littérature. "Lettre des îles Baladar " a été mon premier contact avec lui. Un autre grand de la littérature française. DEVANT DEUX PORTRAITS DE MA MÈRE Ma mère, que je l’aime en ce portrait ancien, Peint aux jours glorieux qu’elle était jeune fille, Le front couleur de lys et le regard qui brille Comme un éblouissant miroir vénitien ! Ma mère que voici n’est plus du tout la même ; Les rides ont creusé le beau marbre frontal ; Elle a perdu l’éclat du temps sentimental Où son hymen chanta comme un rose poème. Aujourd’hui je compare, et j’en suis triste aussi, Ce front nimbé de joie et ce front de souci, Soleil d’or, brouillard dense au couchant des années. Mais, mystère de cœur qui ne peut s’éclairer ! Comment puis-je sourire à ces lèvres fanées ? Au portrait qui sourit, comment puis-je pleurer ? Émile Nelligan (1879-1941) à vue de nez au serait tenté de dire que Nelligan a eu une longue carrière, mais, il n'en est rien. Son oeuvre a été écrite avant qu'il n'ait atteint l'âge de 20 ans. Ensuite il fut "enfermé" dans un asile d'aliéné.

Nation

Titre :
Maître des cîmes
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17 an, 3 mois, 13 jours
posté par Nation
le mardi 12 février 2013, 02h30
DEVANT DEUX PORTRAITS DE MA MÈRE

Ma mère, que je l’aime en ce portrait ancien,
Peint aux jours glorieux qu’elle était jeune fille,
Le front couleur de lys et le regard qui brille
Comme un éblouissant miroir vénitien !

Ma mère que voici n’est plus du tout la même ;
 Les rides ont creusé le beau marbre frontal ; Elle a perdu l’éclat du temps sentimental
Où son hymen chanta comme un rose poème.
Aujourd’hui je compare, et j’en suis triste aussi,

Ce front nimbé de joie et ce front de souci,
Soleil d’or, brouillard dense au couchant des années.
Mais, mystère de cœur qui ne peut s’éclairer !
Comment puis-je sourire à ces lèvres fanées ?
Au portrait qui sourit, comment puis-je pleurer ?

 Émile Nelligan (1879-1941) à vue de nez au serait tenté de dire que Nelligan a eu une longue carrière, mais, il n'en est rien. Son oeuvre a été écrite avant qu'il n'ait atteint l'âge de 20 ans. Ensuite il fut "enfermé" dans un asile d'aliéné

Fidelma

Titre :
Aventurier(e)
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12 an, 5 mois, 24 jours
posté par Fidelma
le vendredi 22 mars 2013, 02h15
Percy bysshe Shelley, Ode au vent d'Ouest Un magnifique poème sur la joie, la vie, la nature, l'homme, l'art et l'immortalité.



Ode au vent d'Ouest (Ode to the Westwind)

I

Sauvage Vent d'Ouest, haleine de l'Automne,

Toi, de la présence invisible duquel les feuilles mortes
S'enfuient comme des spectres chassés par un enchanteur,

Jaunes, noires, blêmes et d'un rouge de fièvre,
Multitude frappée de pestilence: 0 toi,
Qui emportes à leur sombre couche d'hiver

Les semences ailées qui gisent refroidies,
Chacune pareille à un cadavre dans sa tombe, jusqu'à ce que
Ta sœur d'azur, déesse du Printemps fasse retentir

Sa trompe sur la terre qui rêve, et emplisse
(Chassant aux prés de l'air les bourgeons, son troupeau,)
De teintes et de senteur vivantes la plaine et les monts:

Sauvage Esprit, dont l'élan emplit l'espace;
Destructeur et sauveur, oh, écoute moi!

II

Toi, dont le courant dans les hauteurs du ciel bouleversé
Entraîne les nuages dispersés comme les feuilles mourantes de la terre,
Détachés des rameaux emmêlés des Cieux et de l'Océan,

Apportant sur leurs ailes la pluie et les éclairs;
On voit s'épandre à la surface bleue de ta houle aérienne,
Telle, emportée par le vent, la chevelure dorée

De quelque Ménade déchaînée, du bord obscur
De l'horizon jusqu'à la hauteur du zénith,
Les boucles échevelées de l'orage approche.
Toi, chant funèbre

De l'an qui meurt, pour qui cette nuit qui tombe
Sera le dôme d'un immense sépulcre,
Au-dessus duquel la cohorte de toutes tes puissances assemblées

Étendra une voûte de nuées, dont l'épaisse atmosphère
Fera jaillir la noire pluie, le feu, la grêle: oh, écoute-moi!

III

Toi qui as éveillé de ses rêves d'été
La bleue Méditerranée en sa couche,
Bercée par les remous de ses ondes de cristal

Près d'une île de ponce, au golfe de Baïes,
Voyant dans son sommeil palais et tours antiques
Trembler au sein du jour plus lumineux des vagues,

Tout tapissés de mousses glauques et de fleurs
Si suaves, que nous défaillons y songeant;
Toi, devant qui les flots unis du puissant Atlantique

Se creusent en abîmes, alors qu'aux profondeurs
Les fleurs de mer et les rameaux limoneux qui portent
Le feuillage sans sève de l'océan, reconnaissent

Ta voix soudain, et blêmissent de frayeur,
Et tremblent et se dépouillent: oh, écoute-moi!

IV

Si j 'étais feuille morte que tu pusses emporter;
Si j'étais nuage rapide et fuyais avec toi;
Vague, pour palpiter sous ta puissance,

Et partager l'impulsion de ta vigueur,
Moins libre que toi seul, indomptable!
Si même Ainsi qu'en mon enfance, je pouvais être

Le compagnon de ton vagabondage au ciel,
Comme en ce temps où dépasser ton vol céleste
Semblait à peine une vision, je n'aurais point avec toi

Ainsi lutté, te suppliant dans ma détresse.
Oh, emporte-moi, comme une vague, une feuille,un nuage!
Sur les épines de la vie, je tombe et saigne!

Le lourd fardeau des heures a enchaîné et courbé
Un être trop pareil à toi: indompté, vif et fier.

v

Fais de moi ta lyre, comme l'est la forêt:
Qu'importe si mes feuilles tombent, comme les siennes!
Le tumulte de tes puissantes harmonies

Tirera de tous deux un son profond d'automne,
Doux, malgré sa tristesse. Sois, âme farouche,
Mon âme! Sois moi-même, vent impétueux!

Chasse mes pensées mortes par-dessus l'univers,
Feuillage desséché d'où renaisse la vie!
Et par l'incantation de ces vers,

Disperse, comme d'un foyer inextinguible
Cendres et étincelles, mes paroles parmi l'humanité!
Sois par mes lèvres, pour la terre assoupie encore,

La trompette d'une prophétie! 0, Vent,
Si vient l'hiver, le printemps peut-il être loin?

Shelley (1819)

Percy Bisshe Shelley (1792-1822)



Shelley non plus n'a pas eu une longue carrière puisqu'il est mort à 30 ans ! Mais pourtant, son oeuvre est si forte, si foisonnante, qu'on croirait qu'il a eu une très longue vie

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