Un musée du saffran japonais qui servait à colorer les kimonos, comme cosmétique et à de multiples usages. Je crois que je vais essayer ce petit vin de saffran.....après le vin d'orange:

http://www.lib.yamagata-u.ac.jp/benibana/bunken/book/bmuseum/bmuseum5.html

Un exemple du Bugaku japonais dans une danse de la gauche, hichiriki et tambour comme instruments:

http://www.youtube.com/watch?v=mpTmnElM3nY

J'ai regardé le Bugaku mais j'y comprends rien, Herbak :s
Pardon, hein, mais ça me parle pas. Tu pourrais m'éclairer, s'il te plait ?

Oui, le Bugaku (science de la danse) et son corollaire le Gagaku (science de la musique) - Gaku en Japonais est l'équivalent de logos comme dans archéologie (science de ce qui est au commencement) par exemple- possède plusieurs types de danse qui sont jouées au cours des festivals de printemps (Matsuri) dans les sanctuaires shinto et devant l'empereur et la cour à l'origine.

Il existe donc une orientation de la danse,l'empereur prenant sa place au nord, le (ou les ) danseur entrant toujours au sud face à l'emperuer donc. La scène est donc orientée.

Il existe deux grandes catégories de danse:
- les danses de la gauche ou Yang, originaires de Chine et peut-être du shamanisme. Elles sont de toute façon attribuées à un héros légendaire, Yu le Grand. Elles se caractérisent par des mouvements, des sauts, des déplacements, l'usage des différents tambours, et des couleurs vives dans les costumes (rouges ou orange, teint avec le saffran des teinturiers), souvent un masque qui, comme dans le Nô, empêche toute vision au danseur.

Suivant que le danseur tourne sur la gauche ou sur la droite la première fois, il suivra le parcours du soleil ou de l'étoile polaire symboliquement. Souvent, au centre est placé un serpent lové de bronze doré (si c'est un homme, donc type Genjoraku)) ou une couronne de fleurs (si c'est un jeune garçon, donc type Bato) que le danseur doit conquérir; donc il va se déplacer autour et, à la fin, il faudra qu'il se saisisse du serpent.

Ici le masque et surtout l'oiseau au-dessus montre qu'il s'agit du phénix. Le phénix ne renaît-il pas de ses cendres? Et l'homme ne renaît-il pas en quelque sorte en devenant supérieur à lui même (voir l'idée d'Anthropos Kosmikon chez les Grecs, ou de l'Insân Kamil chez les soufis). Donc le danseur s'identifie au phénix  pour entrer dans ce procesus de transformation symbolisé dans la danse.

Grsso modo, voilà un début d'explication. Ah oui, l'hichiriki est une petite flûte qui donne dans les aigues pour accentuer le caractère irréel (notes yin) qui contraste avec le tambour (notes graves, yang) qui donne un caractère sacré et ancre la danse. Du reste, quand on entend le grand tambour en spectateur (pas avec des moyens audio) on ressent encore mieux cela.

Bien tu me diras, mais pourquoi une danse de la gauche, yang alors que le côté gauche est yin. Il s'agit de la loi de la mère (yin) qui engendre le fils (yang).

- les danses de la droite (ou yin). Là c'est l'application de la loi du père qui engendre la fille. Pas de tambours. Le principal instrument est le Kôto, en pricipe le grand Kôto de concert. Couleurs des vêtements: bleu ou vert pâle. Peu de mouvements.
 
Voilà à grand trait un début d'explication. Ah oui, au passage tu auras noté que c'est une forme de Tai-Chi dansé. Comme dans le Tai-Chi, on fait face au Nord pour travailler l'équilibre des organes internes et donc aussi leur mise en rapport avec le cosmos. L'éventail est à mettre en parallèle avec la forme du Tai-Chi au sabre, au bâton....

Merci ! Parce que j'avais rien "vu" de tout ça.

Pour commencer, si je savais que les danses japonaises étaient (généralement ou toujours ?) orientées selon les points cardinaux, je n'en connaissais pas les détails. Ensuite, j'avais aucune idée que le Phoenix (ou mythe apparenté) était représenté dans leur culture. Pour moi, il prend ses sources dans l'Egypte ancienne et dans l'Antiquité classique. Je crois qu'il a son analogue chez les Perses et en Chine et aussi chez les amérindiens et les aborigènes.

Pour le Tai Chi Chuan, si j'y voyais quelques similitudes (enfin pas vraiment, à la louche là aussi), c'est seulement du fait de mon ignorance. Les japonais se sont toujours défendus d'avoir quelques inspirations chinoises, non ?



Dans un tout autre genre, une danse du phénix qui ne recèle aucun code et qui correspond à ma "culture" de base (de la rue mais pas de zone, du hip-hop) : http://www.dailymotion.com/video/x51qre_la-danse-du-ph%C3%A9nix-valisback-2007_creation

Plus sérieusement (pas de danse sur ce lien mais de belles images), une musique qui me paraît plus accessible, Danse du Phénix - Phung Vu, musique de Cour de Hué, Vietnam : http://tranquanghai.musicblog.fr/818484/Danse-du-Ph-nix-Ph-ng-Vi-musique-de-cour-de-Hu-Vietnam/

Le Byôdô-in, près de Kyoto possède un pavillon du phoénix.

Le Phénix, Hou ou en japonais, est présent dans les représentations ou la littérature dès la période d'Asuka soit le VI-VIIème siècle de notre ère. Il est en rapport avec le sud, le soleil, le feu, le cinabre et donc le rouge. Il représente l'empereur mais surtout l'impératrice. Ne pas oubliez que l'origine mythique de la maion royale est la déesse soleil.

Non, les Japonais ne se sont pas défendus d'avoir des inspirations chinoises: écriture de caractères chinois, le zen qui vient de Chine (le Tch'an), l'école Tendai qui met l'accent sur la symbolique des idéogrammes d'origine chinoise. Il y a du reste deux lectures des Kanji, une chinoise, et une japonaise.

En parcourant quelques films de Bollywood, pas pu résister au chant de jodhaa akhbar avec Aishwara Rai et Hritik Roshan:

http://www.dailymotion.com/video/x9dvc2_inn-lamhon-ke-daaman-mein-fr-jodhaa_shortfilms

Pas mal ausssi ce petit bijou sur la vie de Lucknow juste avant la révolte des cipayes. Taper:

"Umrao jaan" avec la même Aishwarya Rai.