En cherchant une boutique de bonbons, Sorencureuil a rencontré cet article sur le net
Toute la jeunesse de sa créatrice
Je partage j’espère que cela vous intéressera
Bollewinkel par Jeannine Kertius
Le 17 novembre 2004, par Souris verte
Avant de réintégrer l’école pour
l’après-midi, s’accomplissait le rite quotidien du passage dans le
« bollewinkel ». Mot bruxellois pour définir le marchant de bonbons
qui jouxtait l’école. Parfois riches d’un franc ou de cinquante centimes, nous
nous introduisions dans la petite boutique tenue par une très vieille dame.
Elle nous offrait à l’envie, des bonbons de toutes les couleurs, des sucettes,
des lacets de caliche parfumés à l’anis, des sucres d’orge, des
« lards » sorte de gomme molle et très sucrée. Pour 50 centimes on
achetait le sucre d’orge, rouge, long de 25 centimètres.
Le plaisir consistait à le sucer consciencieusement en le tournant sur la
langue afin de l’effiler et d’obtenir une pointe étonnante.
Hé !
Tu as vu la pointe chez moi ?
Tu veux
sentir comme elle pique ?
Oh la
mienne est plus fine, sens !
Aie !
Tu fais mal !
Pour 1 franc, on pouvait acheter 4
bonbons, rouges de préférence, qui donnaient une coloration intense provoquant
une compétition insolite de langues teintées.
Parfois, la générosité d’un parent nous permettait d’acheter une barre de
chocolat Jacques. Dans l’emballage se cachait une image qui racontait
l’histoire de Blanche-Neige, des valeureux Gaulois, de Robin des Bois. Ce qui
donnait lieu, bien sûr, à des échanges d’images.
Les « bollewinkel » voisins de
l’école, n’offrant à la vente que des friandises, ont aujourd’hui disparu. Pas
rentables. Mais des générations de bambins s’y pressaient quotidiennement,
s’agglutinant devant un étal tentant et coloré.
Hésitants, comptant leurs sous, joyeux devant le perspective du plaisir à
venir.
Toute une ambiance !
Le franc en poche, entre l’heure du midi, je quittais la maison un peu plus
tôt, uniquement pour avoir le temps de passer au petit magasin et de savourer
avant la sonnerie de la classe, les sucreries tant convoitées.